Colloque en violence conjugale
Dans le cadre de son plan d'action 2023-2026 en matière de violence conjugale Ensemble, au meilleur de nous-mêmes, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) tiendra son premier colloque en violence conjugale le 26 novembre 2024, à la Maison de la culture de Gatineau.
Sous le thème « Une approche collaborative au cœur de l'intersectionnalité », ce colloque, organisé avec la précieuse collaboration de divers partenaires, est une occasion de discuter et d'échanger sur les enjeux de l'intersectionnalité en contexte de violence conjugale, et ce, à travers la présentation de différents projets ou initiatives ayant un impact réel sur l'amélioration de la trajectoire de services.
En plus des conférences, de nombreux kiosques seront tenus par des organismes partenaires.
Ce colloque est destiné aux intervenant(e)s, aux professionnel(le)s et aux étudiant(e)s œuvrant auprès de personnes victimes ou auteures de violence conjugale ainsi qu'aux autres parties prenantes interpellées par la thématique.
Les objectifs du colloque en violence conjugale sont de :
- Favoriser l'arrimage entre les différents partenaires de Gatineau;
- Consolider la trajectoire de services afin de faciliter les services offerts aux personnes victimes et aux personnes auteures de violence;
- Proposer des solutions efficaces pour réduire les zones de vulnérabilité vécues par les personnes victimes et auteures de violence;
- Favoriser une trajectoire de services inclusive et qui tente d'éliminer les défis liés à l'intersectionnalité;
- S'assurer que des actions concrètes soient initiées par les partenaires afin de mettre en œuvre un processus d'amélioration continue dans la trajectoire de services en violence conjugale.
Conférences
- Mifaly Andriamady, responsable de formations et de veille stratégique, AGIR Outaouais
- Denise Bugere, coordonnatrice à l'intervention, Maison Unies-Vers-Femmes
Résumé :
Les personnes victimes de violence conjugale vivent des expériences uniques, que ce soit dans les formes de violence subies, les impacts sur leur vie ou les types de soutien nécessaires. Face à cette diversité, comment pouvons-nous intégrer la pensée intersectionnelle dans nos interventions en violence conjugale?
Cette question est au cœur de cette présentation. Pour y répondre, il est nécessaire d'établir une compréhension commune de la violence conjugale, de l'intersectionnalité et du lien entre les deux. Appliquer l'approche intersectionnelle dans nos interventions nécessite une prise de conscience de notre rôle individuel, suivie d'actions concrètes pour adapter les structures et briser les barrières au sein des organismes. Il est également crucial de collaborer efficacement avec les partenaires pour mieux comprendre et répondre adéquatement aux besoins spécifiques des victimes de violence conjugale. Ensemble, il faut proposer des solutions adaptées et non standardisées, afin de mieux accompagner chaque personne dans son expérience unique.
- Nicolas Côté, chef de la Division recherche, développement et stratégie organisationnelle, Service de police de la Ville de Gatineau
- Isabelle Plante, directrice adjointe, Division stratégie corporative et développement, Service de police de la Ville de Gatineau
Résumé :
En cohérence avec son engagement à améliorer de manière continue ses approches et interventions, le SPVG a réalisé une analyse complète et rigoureuse de tous les rapports d'événements reliés à une intervention avec accusations criminelles entre partenaires intimes pour l'année 2022. De cet exercice sont ressorties des forces, mais aussi certains défis. Depuis, le SPVG a pris des engagements fermes afin de contrer les défis observés dans cette analyse et ces engagements ont été affirmés dans son plan d'action en violence conjugale 2023-2026, Ensemble, au meilleur de nous-mêmes.
Afin d'enrayer ces défis et de capitaliser sur ses forces, le SPVG doit mettre en place des solutions, être créatif et ainsi perfectionner ses façons d'intervenir, et ce, au bénéfice des personnes victimes, des personnes auteures de violence, de ses partenaires et de son organisation. Bien que les processus d'interventions du SPVG visent l'ensemble de la communauté, les défis vécus par les personnes victimes ou auteures de violence sont encore plus grands lorsqu'elles présentent des caractéristiques liées à l'intersectionnalité (handicaps, diversité sexuelle, culturelle ou sociale, vulnérabilité, etc.). La conférence vise à présenter, en partie, les constats de l'analyse du SPVG tout en portant un regard sur l'avenir afin que ses processus d'intervention tendent à limiter les exclusions.
- Amina Hufane, intervenante responsable du volet Milieux de travail alliés contre la violence conjugale, Maison Unies-Vers-Femmes
- Mathilde Trou, coresponsable des dossiers politiques, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Résumé :
Bien que la violence conjugale puisse toucher toutes les femmes, les obstacles auxquels sont confrontées celles ayant un parcours d'immigration sont nombreux et complexes : barrières linguistiques, discrimination, peur de révéler une situation de violence conjugale, méconnaissance de leurs droits et des ressources d'aide. Ces entraves complexifient considérablement la dénonciation de la violence, la rupture avec le conjoint et la demande d'aide. Les réalités plurielles et particulières vécues par les femmes victimes de violence conjugale issues de l'immigration nécessitent des réponses adaptées à leurs besoins et à leurs situations spécifiques.
Cette présentation est l'occasion d'aller plus en détail sur les différents obstacles vécus par les femmes immigrantes affectant leur demande d'aide et les stratégies de contrôle coercitif mises en place par le conjoint violent. Au cours de la présentation, quelques pistes sur les attitudes et savoir-être à privilégier seront proposées pour soutenir et accompagner de manière appropriée les femmes immigrantes victimes de violence conjugale, valoriser leurs expériences et répondre à leurs véritables préoccupations. Plusieurs outils pratiques développés à l'attention des milieux de travail et d'acteurs judiciaires pour mieux accompagner les victimes immigrantes seront également présentés.
- Pénélope Allard-Cobetto, M.A., coordonnatrice de recherche, UQAM
- Estelle Piché, Ph. D. (c), coordonnatrice de recherche, UQAM
- Geneviève Brodeur, Ph. D., coordonnatrice de recherche, UQAM
Résumé :
La violence dans les relations amoureuses (VRA) et intimes (VRI) des jeunes est une problématique de santé publique. La VRA touche plus d'un tiers des adolescent(e)s (Exner-Cortens et al., 2021), et les jeunes adultes de 18 à 24 ans représentent le groupe d'âge le plus à risque de vivre des VRI (Beaupré, 2015).
Au Québec, le programme de prévention Étincelles vise la promotion des relations intimes positives et la prévention de la violence dans les relations amoureuses par le biais d'initiatives multi-composantes qui engagent activement les adolescents ainsi que les acteurs importants de leur communauté, tels que les parents, les pairs, le personnel scolaire et d'autres adultes significatifs. Après avoir témoigné de l'efficacité du programme Étincelles, une adaptation du projet, appelée Constellation, a été développée pour les jeunes adultes qui fréquentent un établissement d'enseignement collégial et les membres du personnel.
La première partie de la conférence présentera les différents volets du programme Étincelles et les outils disponibles pour chacun de ces publics cibles (ateliers et activités pour les jeunes au secondaire, vidéos et guide pour les parents et adultes de confiance, formation asynchrone pour le personnel scolaire). La deuxième partie de la conférence portera sur la présentation du programme Constellation et les outils développés, selon une approche AVEC, PAR et POUR. Le programme comprend des balados, un guide d'activités de sensibilisation et une formation en ligne.
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Sylvie Thibault, professeure et directrice, département de travail social, campus de Saint-Jérôme, Centre de recherches appliquées et interdisciplinaires sur les violences intimes, familiales et structurelles (RAIV), Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres
Résumé :
Plusieurs études montrent que la violence conjugale (VC) affecte autant, sinon davantage, les populations lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer et autres personnes de la diversité sexuelle et la pluralité des genres (LGBTQ+) que celles hétérosexuelles et cisgenres (Harland et al., 2021; Jaffray, 2021a; Jaffray, 2021b; Peitzmeier et al., 2020). Les populations LGBTQ+ font face à des enjeux spécifiques de santé comparativement à la population générale, dont l'absence de services en VC adaptés à leurs besoins (Montse et al., 2019; Roy et al., 2023). D'ailleurs les intervenant(e)s rapportent se sentir peu outillés pour travailler auprès de ces clientèles (Canadian Centre for Gender & Sexual Diversity, 2017). C'est dans ce contexte et pour pallier le manque de connaissances disponibles qu'un projet de recherche qualitatif, réunissant des représentants des milieux de pratique et scientifiques, a été réalisé dans le but de documenter les expériences de violence subies ou exercées dans les relations intimes ou amoureuses chez les populations LGBTQ2+, ainsi que leurs répercussions sur la santé de ces populations. Cette présentation portera plus spécifiquement sur les principaux résultats obtenus auprès de 87 personnes issues des populations LGBTQ+, soit les formes et manifestations de la violence vécues, mais aussi les conséquences sur la santé. Les résultats révèlent que la violence se manifeste sous des formes et manifestations comparables à celles répertoriées chez d'autres populations, mais qu'elle revêt certaines particularités, notamment liées au genre, mais aussi en raison du contexte social hétérocentriste et mononormatif dans lequel elle s'insère. La conclusion permettra d'identifier quelques pistes afin de mieux accompagner ces populations aux prises avec la violence dans leurs relations intimes ou amoureuses.
Seul(e)s les intervenant(e)s, les professionnel(le)s et les étudiant(e)s œuvrant auprès de personnes victimes ou auteures de violence conjugale ainsi que les autres parties prenantes interpellées par la thématique sont invité(e)s à s'inscrire à ce colloque. Ce colloque n'est pas ouvert à la population.
Toutes les personnes intéressées à participer à ce colloque doivent s'inscrire en remplissant ce formulaire d'inscription.
Le nombre de places est limité.