D'abord lieu de passage des Amérindiens pendant des siècles, le site patrimonial du Portage permettait le portage des canots afin de contourner la chute des Chaudières de la rivière des Outaouais. Cet endroit devient ensuite le berceau du peuplement européen dans la région. C'est là que Philemon Wright (1760-1839) s'établit en 1800. Il fonde le village qui sera désigné sous le nom de Wrightstown jusqu'en 1875, année de l'incorporation de la cité de Hull. La communauté se développe grâce à l'agriculture et au commerce du bois. Au début du XXe siècle, le secteur connaît une importante croissance économique stimulée par la production d'électricité et de pâtes et papiers. De nombreux commerces, résidences bourgeoises et institutions apparaissent alors sur la rue Main (promenade du Portage). Le site patrimonial présente une concentration de bâtiments témoignant de sa riche histoire. Par ailleurs, les bâtiments qui s'y trouvent figurent parmi les plus vieux qui subsistent dans le secteur de Hull. Entre 1869 et 1933, Hull connaît huit incendies majeurs qui en détruisent chaque fois de grandes parties. La plupart des bâtiments qui restent sont construits au lendemain de l'incendie de 1900, qui s'avère dévastateur en détruisant la moitié de Hull et une partie d'Ottawa. Ce site évoque donc la ville de Hull au premier quart du XXe siècle telle qu'elle a été reconstruite après le Grand Feu, et les catastrophes qui ont marqué son histoire.
Ce site constitue une enclave du début du XXe siècle au coeur d'un réaménagement urbain des années 1970. Le site est caractérisé par sa variété des typologies de bâtiments, par la petite échelle des bâtisses (deux ou trois étages) par rapport aux édifices modernes les entourant et par l'homogénéité de l'ensemble créée grâce à la prédominance de la brique. Le site comprend des commerces, des résidences bourgeoises et des institutions évoquant le caractère multifonctionnel de ce secteur au début du XXe siècle. Le site est une portion de ce qui constituait le centre-ville de Hull. La densité du secteur, résultant notamment de l'étroitesse des lots, rappelle cette fonction urbaine.
Le site est caractérisé par des bâtiments qui évoquent de la diversité des influences architecturales du tournant du XXe siècle dans la région outaouaise. L'ensemble regroupe des bâtiments aux fonctions résidentielles, commerciales et institutionnelles. Il comprend un édifice religieux, l'église Saint-James (1900-1901), dont l'architecture est influencée par le style néogothique. La maison Gravelle-Leduc (1905-1906) est une manifestation de l'éclectisme victorien alors en vogue et prisé des gens aisés. Par ailleurs, le site inclut des édifices abritant des commerces et des bureaux. L'architecture de ces bâtiments est représentée par l'édifice Pharand (1907 et 1927). Elle se caractérise par des volumes fonctionnels en brique qui comprennent au moins un étage en plus du rez-de-chaussée et qui sont généralement coiffés d'un toit plat. Il s'agit en outre de bâtiments ornementés qui se distinguent les uns des autres par leur vocabulaire décoratif. La Banque de Montréal (1907) est un exemple d'architecture Beaux-Arts. L'ancien cinéma Cartier (1936-1937) révèle l'influence Art Déco avec ses ornements géométriques en brique sur la façade. Le site patrimonial offre un ensemble architectural d'intérêt composé principalement de bâtiments commerciaux qui expriment leur unicité par leur ornementation.
Amendement du règlement de citation : R-345-2006
Source : Ville de Gatineau, 2006.
Reconnue pour sa qualité de vie, Gatineau est une ville de 292 000 habitants. Elle est située sur la rive nord de la rivière des Outaouais, et s'étend à l'est et à l'ouest de la rivière Gatineau.