La Maison-Wright-Scott est érigée sur un terrain ayant appartenu à l'origine à Philemon Wright (1760-1839), fondateur du canton de Hull. Ce site évoque le pouvoir qu'ont exercé Wright et sa famille pendant plusieurs générations dans toutes les sphères d'activité du canton, que ce soit dans l'agriculture, le commerce du bois, les industries locales et la vie politique. La résidence aurait été bâtie vers 1875 pour la famille Wright. Le propriétaire-constructeur est probablement Philemon Wright III (1835-1874), petit-fils du fondateur, ou Nancy Louisa Wright (1830-1901), sa soeur. La maison a été occupée par des descendants de Wright jusqu'en 1964. Par ailleurs, il s'agit de l'un des rares bâtiments pouvant témoigner des origines de la ville de Hull. La maison, située à proximité de ce qui est aujourd'hui le centre-ville de Gatineau, a été épargnée par les incendies qui ont rasé la ville au début du XXe siècle et par les transformations récentes du secteur. Elle a conservé son caractère monumental, son cachet original et son environnement immédiat. Il s'agit, de plus, de l'une des rares constructions de pierre de cette époque dans la région.
La Maison-Wright-Scott possède les caractéristiques générales des grandes demeures bourgeoises de la seconde moitié du XIXe siècle, qui empruntent à des styles reconnus. Elle peut être associée à la villa suburbaine, qui se distingue principalement de celle située en milieu rural par la proximité d'un grand centre et par son terrain plus petit. La maison Wright-Scott est l'une des rares villas suburbaines à avoir conservé l'intégrité de son terrain et sa fonction résidentielle d'origine. Elle se rattache au style néogothique par le plan en « L » de sa partie la plus ancienne, la maçonnerie de pierre rustiquée, le toit à deux versants comportant deux grands pignons en façade, les fenêtres en encorbellement, les ouvertures cintrées et les rejéteaux. D'origine anglaise, le style néogothique, qui puise aux sources du Moyen-Âge, a été introduit au Canada vers 1830. Affectionné par la bourgeoisie britannique du XIXe siècle, il est peu répandu dans la vallée du Saint-Laurent. Les exemples qui subsistent sont généralement situés dans des régions près des États-Unis ou de l'Ontario, comme l'Outaouais.
Le site témoigne de l'influence du pittoresque dans les milieux bourgeois du Bas-Canada au XIXe siècle. Ce courant esthétique émerge en Angleterre au XVIIIe siècle et se répand au Canada au siècle suivant. Il répond à un désir de vivre en harmonie avec la nature et considère la maison comme un élément paysager, au même titre que les jardins et les arbres. La maison Wright-Scott a été conçue de manière à établir une relation étroite avec son environnement naturel. Son emplacement exceptionnel en bordure du ruisseau de la Brasserie et à proximité de la rivière des Outaouais ainsi que son implantation dans la partie la plus élevée du terrain en témoignent. Quelques éléments de l'aménagement paysager du site, notamment l'allée principale curviligne et bordée d'arbres matures, le muret de pierre qui ceinture le terrain et celui à l'arrière avec son escalier qui mène au ruisseau, de même que la présence de saules (une espèce rare à Gatineau) rappellent également l'esprit dans lequel il a été conçu.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.
Reconnue pour sa qualité de vie, Gatineau est une ville de 292 000 habitants. Elle est située sur la rive nord de la rivière des Outaouais, et s'étend à l'est et à l'ouest de la rivière Gatineau.