Le site patrimonial Kent-Aubry-Wright présente un intérêt pour sa valeur historique reposant sur l'ancienneté de son cadre bâti. Les bâtiments qui s'y trouvent figurent en effet parmi les plus vieux qui subsistent dans le secteur de Hull. Entre 1880 et 1933, la ville de Hull connaît huit incendies majeurs qui en détruisent chaque fois de grandes parties. La plupart des bâtiments qui restent sont construits au lendemain de l'incendie de 1900, qui s'avère particulièrement dévastateur. Ce site évoque donc la ville de Hull au premier quart du XXe siècle et les catastrophes qui ont marqué son histoire.
Le site patrimonial Kent-Aubry-Wright constitue une enclave du début du XXe siècle au cœur d'un réaménagement urbain majeur effectué dans les années 1970. Le site est caractérisé par la variété des typologies de bâtiments qui le composent, par leur petite échelle (deux ou trois étages) par rapport aux édifices modernes qui les entourent et par l'homogénéité de l'ensemble créé grâce à l'emploi dominant de la brique rouge. Le site comprend des commerces, des résidences bourgeoises, des maisons ouvrières et des institutions qui évoquent le caractère multifonctionnel de ce secteur au début du XXe siècle. En effet, le site Kent-Aubry-Wright est une portion de ce qui constituait alors le centre-ville de Hull. Entre 1880 et 1921, Hull est le troisième centre urbain du Québec, notamment grâce au développement de l'industrie du bois et de la pâte de bois. La densité du secteur, résultant notamment de l'étroitesse des lots, rappelle cette fonction urbaine. En 2006, le site Kent-Aubry-Wright compte parmi les endroits les plus achalandés du secteur de Hull. Les petits restaurants et bistros qui l'animent, de même que sa rue piétonne, perpétuent la fonction de centre-ville du site Kent-Aubry-Wright.
Datant principalement du début du XXe siècle, les bâtiments qui le composent rendent compte de la diversité des influences architecturales du tournant de ce siècle. Quelques résidences bourgeoises et des commerces, notamment la maison Aubry, construite en 1907, sont des manifestations de l'éclectisme victorien alors en vogue et particulièrement prisé des gens aisés. Le site comprend également l'hôtel Chez-Henri, qui est une luxueuse résidence construite au lendemain du grand feu de 1900 et transformée en hôtel de style Château à la fin des années 1920. Érigée en 1927, l'école technique, aujourd'hui l'édifice Jules-Desbiens, constitue pour sa part un exemple d'architecture d'esprit Beaux-Arts. Par ailleurs, le site comprend de nombreux exemples de « maisons allumettes » - dites aussi « maisons hulloises » - caractéristiques du paysage du centre-ville de Gatineau. Ce type est reconnaissable à la profondeur de son carré, à son pignon en façade et à son parement généralement en planches verticales ou posées à clins de bois. Enfin, il faut aussi reconnaître l'omniprésence des petites maisons de deux étages et demi avec façade de briques rouges et corniche ornementale, comme le café Aux Quatre Jeudis, à l'origine l'épicerie Laflèche. L'ensemble de ces bâtiments témoigne de la grande mixité, tant stylistique que typologique, particulière aux vieux secteurs de Hull.
Amendement du règlement de citation : R-345-2006
Source : Ville de Gatineau, 2006.
Reconnue pour sa qualité de vie, Gatineau est une ville de 292 000 habitants. Elle est située sur la rive nord de la rivière des Outaouais, et s'étend à l'est et à l'ouest de la rivière Gatineau.