Le cimetière Saint-James est l'un des plus anciens lieux de sépulture de l'Outaouais. La région est colonisée au tournant du XIXe siècle. Le canton de Hull, concédé en 1797 à Philemon Wright (1760-1839), est l'un des premiers à être peuplé. Wright, qui dirige un groupe d'associés, s'établit en 1800 sur la rive nord de la rivière des Outaouais, près des chutes des Chaudières, et y fonde un village correspondant à l'actuel secteur de Hull. Un lieu de sépulture est aménagé à l'est de la localité, probablement vers 1820. Dans les années suivantes, le cimetière est rattaché à la paroisse anglicane St. James, fondée en 1823. Pendant plusieurs années, la paroisse dessert les communautés des deux rives de la rivière des Outaouais, et plusieurs résidents anglicans de Hull et de Bytown (aujourd'hui Ottawa) sont enterrés dans le cimetière St. James. Quelques habitants anglophones d'autres confessions religieuses semblent également y avoir été inhumés. Le lieu de sépulture sert également à enterrer les victimes des épidémies de variole et de fièvre jaune. Le cimetière demeure la propriété de l'église St. James jusqu'à la dissolution de la paroisse en 2007. Le lieu de sépulture est depuis administré par un organisme à but non lucratif. Le cimetière Saint-James témoigne ainsi de l'établissement d'une importante communauté anglicane dans la région, et il est l'un des plus vieux lieux de sépulture de la municipalité.
Philemon Wright et son épouse Abigail Wyman (1760-1829) y sont enterrés, ainsi que plusieurs de leurs descendants. Cette famille a joué un rôle primordial dans le développement du canton en intervenant dans de nombreuses sphères d'activités telles que l'agriculture, le commerce du bois, la production industrielle et la vie politique. Les dépouilles de certains maires de la région reposent également dans ce lieu de sépulture, dont le premier maire de Bytown (aujourd'hui Ottawa), John Scott (1822-1857), élu en 1847, et les maires de Hull, Christopher Columbus, élu en 1877, et William Francis Scott, en poste de 1890 à 1891 et en 1897. D'autres personnalités ayant marqué l'histoire de la ville d'Ottawa sont enterrées au cimetière Saint-James, dont Nicholas Sparks (1794-1862), qui détenait la majeure partie des terres du futur centre-ville de la capitale canadienne, l'industriel Lyman Perkins (1800-1881), ainsi que Robert Bell (1821-1873), arpenteur, journaliste et fondateur du journal « Ottawa Citizen ». Un monument commémoratif, érigé par une loge maçonnique en mémoire de l'homme d'affaires Ezra Butler Eddy (1827-1906), se trouve également sur le site. Le cimetière Saint-James rappelle ainsi le souvenir de personnalités qui ont marqué le développement de la région.
Le site témoigne des différentes formes d'aménagement de cimetières et des changements de goûts en matière de monuments funéraires au cours des XIXe et XXe siècles. Le cimetière constitue un vaste espace vert aménagé comprenant un secteur planté d'arbres matures et un secteur gazonné. Le lieu de sépulture comprend de nombreux monuments funéraires en pierre de formes variées. Des stèles sobres disposées en rangées ponctuent l'ensemble du site. Des monuments plus imposants, composés notamment de larges bases supportant des obélisques ou des urnes, sont concentrés dans le secteur boisé. Plusieurs lots familiaux anciens sont également délimités par des murets ou des clôtures. Le cimetière Saint-James, qui forme un parc urbain, constitue ainsi un témoin privilégié des pratiques funéraires des XIXe et XXe siècles.
Règlement de citation: 512-1-2010
Source : Ville de Gatineau, 2011.
Reconnue pour sa qualité de vie, Gatineau est une ville de 292 000 habitants. Elle est située sur la rive nord de la rivière des Outaouais, et s'étend à l'est et à l'ouest de la rivière Gatineau.